Jour 31 : Mûr

    Graine. Tu la plantes. Elle se nourrit d’amour et d’eau fraîche. Elle pose ses racines. Elle n’ose pas trop sortir le bout de son nez. Elle reste encore un peu terrée. Mais, tu continues à lui apporter de l’attention. Tu tâches de la rassurer.

 

    Petite pousse. Tu vois un petit morceau vert ressortir. Il grandit à son rythme. Doucement mais sûrement. Le voici qui s’élance comme un grand. Tu lui souris et continue de lui raconter des histoires et lui apporter à boire.

 

    Arbuste. Tu t’étonnes tous les jours de sa taille. Il est devenu robuste le petit. Il fort et courageux. Il est prêt à affronter les éléments. Tu l’aides comme tu peux. Tu le protèges toujours un peu. C’est toujours un petit pour toi.

 

    Arbre. Tu dois lever les yeux pour le regarder de haut en bas. Il est loin le temps où il forgeait encore ses racines. Maintenant, le voici bien ancré dans le sol. Il est fier. Il se montre. Toi, tu es fier en un sens. Le petit est devenu grand.

 

    Arbre fleuri. Tu t’émerveilles en le voyant. Ses couleurs se remarquent de loin. Il ne passe plus inaperçu dans le paysage dans son bel habit printanier. Cela te rappelle des souvenirs. Tu le vois s’épanouir. Le voici indépendant.

Jour 30 : Attraper

    Te voilà. Oh toi qui t’amuses à jouer des tours. Toi qui te délectes du malheur des gens. Toi qui te nourris des larmes et des cris. Toi qui aimes faire souffrir autrui.

 

    Tu es de ceux qui se régalent d’une bonne dispute. De ceux qui sourirent lors de ruptures. De ceux qui se frottent les mains d’une malchance. De ceux qui rient d’une chute.

 

    Toi qui te plais à faire remonter les mauvais souvenirs. Qui apprécie ceux que tu peux manipuler. Qui savoure le goût amer de la défaite. Qui s’extasie devant les âmes démunies.

 

    Tu sèmes la noirceur autour de toi.

    Tu gâches la couleur autour de toi.

    Même les mélodies ont peur de toi.

    Même les positifs s’éloignent de toi.

 

    Tu es la part sombre. Tu es ce qui empêche l’utopie. Tu es le cauchemar. Tu es ce qui maintient sur terre. Parfois, sous terre.

 

    Tu te joues de tes hôtes. Tu fais sonner des mots, des souvenirs, des idées, des désirs… Tu appuies où cela fait mal. Tu joues des peurs et des faiblesses. Tu t’immisces dans n’importe quel être.

 

    Tu résonnes. Tu chantonnes. Tu ris.

    Tu fais pleurer. Tu laisses éveillé.

 

    Mais tu sais ? Tu ne gagneras pas toujours. Au mieux tu teinteras de gris l’être choisi. Mais le noir le couvrira rarement.

 

    Il est lâche de s’attaquer aux faiblesses des autres, d’appuyer sur les points sensibles, d’attaquer une personne désarmée, d’appuyer sur la corde fragile.

 

    Oh toi qui essayes de faire sombrer.

    Tu rends plus fort finalement.

Jour 29 : Blessé

    Tu t’avances vers eux. Tout va pour le mieux. Tu te sens bien. Tu te sens léger. Comme si tu pouvais voler. Tu t’approches du groupe. Tu y es presque. Tu t’y glisses discrètement. Un regard. Une douleur.

 

    Intruse.

 

    Tu te tiens le bras. Les visages vers toi. Des questions sur toi. Les mots hors de toi. Tu n’y arrives pas. Tu n’as plus de voix. Tu ne sais pourquoi. Tu t’agrippes de nouveau le bras.

 

    Timide.

 

    Tu les vois se questionner. Tu tentes de bredouiller quelque chose. Tu essayes de regrouper les lettres. De dire ne serait ce qu’une phrase. Même banale. Même peu original. Juste…

 

    Bizarre.

 

    Une brûlure. Sur l’autre bras cette fois. Ta chemise commence à être de trop. Tu serres les dents. Une larme fait son apparition au coin de ton œil. Tu la retiens. De toutes tes forces. De toute ton âme. Mais elle se détache et glisse…

 

    Sensible.

 

    Elle tombe. Douleur. Tu fuis.

 

    Introvertie.

 

    Tu entends des rires. Tu as mal. Cela parle de toi.

 

    Peur.

 

    Tu te caches. Tu souffres. Tout te brule.

 

    Anxiété.

 

    Tu pleures. Tu laisses couler. Tu serres les dents.

 

    Enfant.

 

    Trop. Tu retires ta chemise. Sur ton corps, de multiples brûlures. Des mots. Des étiquettes. Tu les connais que trop bien. Elles réapparaissent souvent. À chaque catégorisation. À chaque cliché. À chaque jugement.

 

    Tu t’efforces de les soigner. Tu les acceptes. Tu ne fais qu’un avec. Mais, même si tu les connais, même si tu es habitué à leur présence, la douleur de leur renaissance reste aussi intense qu’au premier jour du marquage.

Jour 28 : Conduire

   Une discussion enflammée. Les arguments qui s’échangent avec passion. Les mots qui découlent sans interruption. Un moment partagé. Les phrases se forment et se déforment. Elles se construisent et s’entassent puis se prélassent en attendant la prochaine vague. Les idées se chamboulent.

 

   Sauf que là ton cœur lui chavire. Tu n’as plus rien à dire. Les pensées ne te manquent pas, mais la musique te les vole une à une. La mélodie te caresse et te berce. Tu n’as qu’une envie, te laisser porter, te laisser guider. La conversation pourra bien attendre quelques minutes. Elle pourra bien se passer de toi quelques mesures.

 

    Sans trop savoir pourquoi, tu tends le bras. Tu proposes une main. Main dans la main, sur la piste chère demoiselle. L’heure a sonné. Tu envoies valser la timidité. La c’est à ton tour de montrer une facette de qui tu es. Car oui sous tes petits airs coincés tu sais aussi t’amuser.

 

    Tu la fais tourner. Vous souriez. Elle ne comprend pas tout et toi tu comprends encore moins. Tu fais illusion. Tu connais les pas, tu connais la chanson. Tu restes sur tes bases pour ne pas la perdre dans le dédale de passes. Tu ne fais que de légères variations.

 

    Finalement cela dure moins longtemps que tu ne l’avais prévu. Le maître de la musique ne laissant pas la mélodie se finir avant de lancer la suivante. Tu es perdue. Tu étais bien lancée. Tu te retrouves bloquée.

 

    Puis une main sur ta joue te réveille. Un sourire sur les lèvres. Une autre main contre toi. À toi de te laisser conduire dans ce mouvement que tu ne maîtrises pas.

Jour 27 : Manteau

    Une veste. Tu l’enfiles. Tu n’as pas froid, mais elle te cache. Elle te protège. Tu doutes toujours. Tu appréhendes. Tu hésites. Jusqu’à la dernière minute. Toujours temps de faire demi-tour. Toujours temps d’abandonner.

 

    Non tu dois essayer.

 

    Tu le vois. Tu souris. Il rayonne. Bienveillant. Étonnant. Tu le suis. Comme un guide. Des présentations. Déjà trop de prénoms. Tu n’oses pas parler. Tu ne fais qu’écouter. Tu parles légèrement de la journée. Quand par elle tu es coupée.

 

    La dame grise au milieu du parc.

 

    Tu ne l’avais encore jamais vu d’aussi près. Elle t’impressionne. Merveille d’architecture. Tu écoutes en ayant ton accroche d’évasion. De nouveaux visages. De nouveaux prénoms. Tu gagnes même un surnom. C’est plutôt mignon.

 

    Rouge sur les joues. Mais à l’aise.

 

    Étrangement à l’aise. Comme dans une bulle. Tu es bien. Il y a du monde, d’habitude tu stresses. Il y a qu’une tête connue, en temps normal tu ne serais pas aussi détendue. Mais une chose de différent flotte dans l’air.

 

    La veste serait-elle de trop ?

 

    Tu entres. Tu discutes. Tu ris. Tu partages. Le temps file. Il court. Petit lapin blanc qui s’enfuit avec lui. Tu ne le vois pas passer.

 

    Tu danses. Tu chantes. Tu profites. Les minutes deviennent des heures. À cette heure le carrosse est devenu citrouille.

 

    Tu n’y penses pas. Tu t’es fait des amis, des connaissances. Ton sourire est franc. Il rayonne comme celui de ton guide.

 

    Finalement la veste sera de trop la prochaine fois. Car tu sais qu’avec ces personnes la. Tu peux tout simplement être toi.

Jour 26 : Sombre

    Une remarque. Elle te blesse. Elle te touche. Elle est telle une flèche qui t’arrive en plein cœur. Une flèche empoisonnée qui t’atteint en ton centre. Tu ne peux la retirer. Tu ne peux l’oublier. Il est trop tard. Elle est en toi.

 

    Son poison. Il se reprend. Il n’était qu’une goutte. Le voilà qui s’étend. Il grignote du terrain. Il s’épanche. Telle une goutte d’encre sur une feuille. Sa noirceur emplit le cœur. Il s’assombrit petit à petit. Il perd petit à petit de sa vie.

 

    Le noir. Il passe par les vaisseaux. Il fait son chemin. Il traverse les organes. Il s’attaque aux muscles. Tel un virus, il contamine son environnement. Il prend le contrôle de son hôte. La peur devient seul maître des lieux.

 

    La peur. Elle fait trembler les membres. Elle fait claquer les dents. Elle donne des frissons. Elle met la pression. Elle est en chaque parcelle de ton corps. En chacune de tes cellules. Elle est omniprésente. Elle est reine même de tes pensées.

 

    Tes pensées. Elles vagabondent. Elles ne sont plus sûres de rien. Elles sont paralysées pour certains. D’autres s’accélèrent. Plus aucun contrôle. Elles n’ont plus de limites. Elles ne limitent plus les émotions que bientôt…

 

    Les émotions. Elles sont de plus en plus fortes. Comme un torrent qui tape contre un barrage. Barrage trop fragile qui se brise. Le voilà. Il se déverse partout. Il n’a pas de limite. Il n’a pas de guide. Il évacue le trop-plein. Il fait le vide.

 

    Le vide…

 

    Relâcher le barrage…

 

    Vider le surplus. L’utiliser comme arme. Diluer la peur. Diluer le poison. Chaque larme emportant avec elle vers le sol une goutte de ces sombres pensées. Chaque parcelle qui s’échappe du corps vers la terre qui se nourrit de cette négativité.

 

    La peur recule. L’état serein revient. Jusqu’à la prochaine vague. Jusqu’aux prochaines larmes. Et ainsi de suite tel un cycle sans fin.

Jour 25 : Délicieux

    Un éclat de rire. Tu observes sa couleur. Tu la vois danser autour de lui. Tu l’observes s’échapper et s’évaporer dans le paysage maussade. Comme une goutte de couleur dans la grisaille d’une mer de gris d’une neutralité déconcertante.

 

    Un sourire. Un fin filet de lumière. Il dessine des formes dans l’air. Il grimpe vers le ciel puis se mêle aux ombres. Un éclat lumineux au centre d’une pièce sans fenêtre et aux nuages de fumée l’empêchant de briller.

 

    Un compliment. Tu sens sa chaleur. Tu le sens te réchauffer. Tu le sens aussi se refroidir tout aussi vite en quelques secondes. Comme un feu trop petit et fragile contre l’eau et la glace qui l’entourent au quotidien.

 

    Une réussite. Une fleur dans sa magnificence. Elle est belle et née avec patience. Mais tu la vois se faner plus rapidement qu’elle n’a éclot. Une fleur fragile dans un monde qui ne rappelle que les échecs et qui lui retire un à un les pétales du mérite.

 

    Un souvenir. Le délice de ce moment que l’on partage. Un goût à l’arrière-goût prononcé que l’on ne peut toujours qualifier. Un goût qui parfois s’oublie. Le temps ennemi des souvenirs qui les fait se mêler et parfois s’oublier.

 

    Un câlin. Des couleurs qui se mélangent. Une lumière qui se dégage. Une chaleur qui se propage. Une accolade qui reconstruit les fleurs fanées et les aide à briller. Une bulle de douceur comme une scène où la lumière des projecteurs met en valeur la couleur de la fleur que l’on a en nous. Un moyen de réveiller son odeur propre et enivrante. Un moyen de se sentir vivante.

Jour 24 : Étourdi

    Tu tournes. Tu vires. Tel un animal en cage, tu ne sais quoi faire, quoi dire. Tu t’auto-enchaînes. Tu te bloques consciemment. Tu fabriques ta propre prison. Tu te mets tes propres murs. Tu enchaînes ton propre cœur. Tu fais tout cela par peur.

 

    Tu as peur d’en dire trop. Tu as peur des mots qui s’enchaînent sans vraiment les contrôler. Tu as peur que certaines de tes idées puissent être mal interprétées. Tu ne sais quel mot employé. Est-ce le bon ? Dans le bon contexte ? Tu ne sais plus. Tu hésites. Tu ne dis alors plus rien…

 

    Tu as peur d’en faire trop. Tu as peur de tes actions spontanées que tu peux difficilement empêcher. Tu as peur que certaines mettent mal à l’aise. Tu ne sais quoi faire. Est-ce que cela est correct ? Est-ce que tu as le droit ? Tu te poses trop de questions. La gêne. La Peur…

 

    Toi qui dansais sur la scène de ta vie tu sens alors une chose en toi. Tu sens ce quelque chose qui se dégage d’un coup. Ce nuage qui s’extirpe de ton corps. Cette masse qui se matérialise. Elle rigole. Encore et encore. Elle rigole. Tu la regardes sans comprendre.

 

    Elle prend place sur la scène. Elle danse sur la scène. Elle prend tout l’espace de la scène. Et toi, toi, tu es enchaînée au sol. Tu as du mal à te relever. De ta bouche, aucun sol ne sort. Tu es là sans être là. Et la Peur, elle, danse. Elle s’élance. Elle t’ignore. Elle t’oublie…

 

    Tu ne peux la laisser prendre ta place. Tu ne peux la laisser gagner. Tu te lèves tant bien que mal. Tu te redresses malgré les chaines à tes poignets. Tu fais un pas. Puis un autre. Tu manques de tomber. Elle rigole, encore. Tu as le regard déterminé.

 

    La musique t’encourage à sa façon. Tu la sens raisonner en toi. Tu la ressens. Tu la vis. Tu tends alors la main à l’être de noir face à toi. D’humeur joueuse, l’individu l’attrape et la valse commence. Les chaines volant autour de vous. Le sourire s’agrandissant pour l’un et diminuant pour l’autre.

 

    Un retournement inattendu. L’humain dansant avec la peur. La guidant dans sa propre danse, ses propres pas, sa propre mélodie. Luttant pour briser ses liens. Pour être libre. Mais aussi accepter ses faiblesses et maladresses. Une danse, mais pas que…

 

    Une transformation. La peur change au fur et à mesure des notes. Elle se colore de ton aura. Elle s’éclaircit. Elle sourit. Non pour se moquer. Un sourire pour partager. Elle devient une force. Une alliée. Et même si parfois elle fait apparaître ses chaines. Sous son masque sombre, la douceur se révèle.

 

    Tes chaines, une à une s’envolent avant de disparaître. La parole te revient petit à petit. Tes pas plus légers. Ton cœur allégé. Tu souris. Tu dis merci. Tu grandis. Ta partenaire esquisse une révérence avant de reprendre sa place au fond de toi. Tu rayonnes de nouveau.

 

    Même si tu sais que les peurs sont toujours là, tu sais qu’elles ne sont pas toutes là pour te nuire. Une maladresse ne devrait pas te faire paniquer. Et si par malheur, tu en commets une. Un petit pas de danse, un changement de musique. Tu réussiras à te relever.

Jour 23 : Antique

    Tu marches parmi les ruines. Tu visites les vestiges. Un lieu ancien et délaissé. Le toit des bâtiments, emporté par le vent. Les accessoires dans les pièces disparues avec le temps. Seuls les murs porteurs se tiennent fiers et vaillants. Ils ont quelques pierres de moins, mais ils trônent toujours sur cette terre.

 

    Ils racontent leur histoire. Ils portent en eux les marques des temps passés. Ils nous laissent aujourd’hui les approcher. Eux qui ont des centaines d’années. Eux qui ont vu tant de vies défiler. Ils ne les comptent plus. Ils essayent de ne plus s’attacher. Mais comment faire ? Le passé est ancré en eux. Il est gravé en eux.

 

    En touchant une pierre, tu as comme une vision. Tu laisses l’idée de la folie passer. Tu te laisses bercer. Le lieu t’offre un morceau du roman de sa vie. Tu l’observes avec attention. Tu le ressens avec émotion. Tu n’oses pas t’appuyer. Les yeux fermés, tu te concentres. Avant de lever le regard sur la grande pièce qui prend alors vie.

 

    Un banquet. Une salle de danse. De la musique. Des festivités. Un décor bien ancré. Tu vois les tapisseries sur les murs. Tu vois certains gardes en armures. Tu souris à la vue de l’enfant qui embête le chien. Tu profites de l’instant. Mais ton œil est attiré par une personne. Tu ne peux dévier le regard. Une jeune femme en tenue de chasse. La seule qui n’avait point de robe.

 

    Tu l’observes. Tu la vois s’approcher de toi. Tendre la main à ton niveau. Te sourire. Puis avancer vers le centre de la salle. Une main dans la sienne. Ce n’était pas toi. Mais cette personne te ressemblait beaucoup. Un peu trop à ton goût. Elle se tourna et ses yeux croisèrent les tiens. Une seconde. Tu connaissais cette personne, mais d’où ?

 

    L’illusion disparue. Comme par enchantement. Te revoici dans le présent. Tu sais déjà ce que tu feras en rentrant chez toi. Un nom tournait dans ta tête. Tu es comme poussée vers ta propre histoire…

Jour 22 : Fantôme

    Lorsque tu croises une personne, tu vois une aura se dégager d’elle. Tu vois ce quelque chose que les autres ne semblent pas remarquer. Tu vois cette couleur, cette lueur s’échapper et entourer cette personne. Tu la distingues parfois très nettement et d’autres fois tu as besoin de chercher un peu plus, d’être plus attentive.

 

    Tu l’observes alors. Tu fais attention au moindre détail. Tu regardes tous ses gestes. Tu guettes les instants où l’aura se montrera. Tu changes de sujets. Tu orientes les conversations. Tu la vois grandir. Tu la vois moins timide. Elle se montre doucement. Elle s’épanouit à son rythme. Un petit truc au fond de toi se sent un peu privilégier de voir cela.

 

    L’aura danse. Elle vit au rythme des passions. Elle peut être à la fois très forte, mais aussi très faible. Et peut-être joyeuse comme mélancolique. Tu la ressens plus que tu ne la vois parfois. Tu la sens au fond de toi. Comme si la tienne tissait un contact émotionnel avec elle. Mais ce n’est pas toujours tout rose.

 

    La mélancolie. La tristesse. La déception. Tu les ressens comme des pincements de cœur. Tu n’as qu’une envie. Entourer cette aura de la tienne pour la réchauffer.

 

    La tromperie. Le mensonge. La culpabilité. Cela te met mal à l’aise. Tu en as des frissons. Tu sens quelque chose de négatif. Un mauvais pressentiment. Méfiance.

 

    L’arrogance. L’égoïsme. La vanité. Tu les esquives. Elles te rongent. Elles te grappillent. Tu ne peux rien faire. Tu cherches à te protéger. Tu recules pour te décrocher.

 

    Mais aussi, la joie. Le bonheur. Le bien-être. Un bol d’air frais qui arrive. Une sensation de chaleur. Tu le sens même dans un simple sourire. Cela te donne envie de faire de même.

 

    L’amitié. La fraternité. L’amour. Des auras qui t’englobent. Des bras qui entourent et qui bercent. Tu le ressens pleinement. Cela se dégage fortement. Comme une lueur. Une étincelle.

 

    Tu ne peux t’empêcher de ressentir ces couleurs. Tu ne peux t’empêcher d’absorber ces ondes. Tu ne peux contrôler tes réactions. On te le dit parfois : tu es comme un ange gardien donc le chat veille sur lui.