Jour 25 : Délicieux

    Un éclat de rire. Tu observes sa couleur. Tu la vois danser autour de lui. Tu l’observes s’échapper et s’évaporer dans le paysage maussade. Comme une goutte de couleur dans la grisaille d’une mer de gris d’une neutralité déconcertante.

 

    Un sourire. Un fin filet de lumière. Il dessine des formes dans l’air. Il grimpe vers le ciel puis se mêle aux ombres. Un éclat lumineux au centre d’une pièce sans fenêtre et aux nuages de fumée l’empêchant de briller.

 

    Un compliment. Tu sens sa chaleur. Tu le sens te réchauffer. Tu le sens aussi se refroidir tout aussi vite en quelques secondes. Comme un feu trop petit et fragile contre l’eau et la glace qui l’entourent au quotidien.

 

    Une réussite. Une fleur dans sa magnificence. Elle est belle et née avec patience. Mais tu la vois se faner plus rapidement qu’elle n’a éclot. Une fleur fragile dans un monde qui ne rappelle que les échecs et qui lui retire un à un les pétales du mérite.

 

    Un souvenir. Le délice de ce moment que l’on partage. Un goût à l’arrière-goût prononcé que l’on ne peut toujours qualifier. Un goût qui parfois s’oublie. Le temps ennemi des souvenirs qui les fait se mêler et parfois s’oublier.

 

    Un câlin. Des couleurs qui se mélangent. Une lumière qui se dégage. Une chaleur qui se propage. Une accolade qui reconstruit les fleurs fanées et les aide à briller. Une bulle de douceur comme une scène où la lumière des projecteurs met en valeur la couleur de la fleur que l’on a en nous. Un moyen de réveiller son odeur propre et enivrante. Un moyen de se sentir vivante.