Telle mère, telle fille

    Assise sur une branche d’arbre, tu dessines. Tu te plais à contempler la nature autour de toi. Nature si fragile. Elle danse avec le vent. Tu le sens. Tu oublies le bruit des quelques élèves non loin dans le parc. Tu les oublies pour te concentrer sur celui des feuilles.

 

    Tu tends l’oreille. Tu prends une grande inspiration. Les odeurs viennent te chatouiller les narines. Tu fermes les yeux. Tu prends ton temps. Tu te détends. Tu tentes de les séparer pour mieux les analyser. Pour mieux en profiter.

 

    Tu sens les fleurs. Tu sens cette douce odeur de rosée. Tu aimes venir t’isoler sur ton arbre tôt le matin. Lorsque le soleil se lève. Personne ne te dit rien. Personne ne te l’interdit. Tu es libre de prendre ton envol. Libre de grimper sur ta branche.

 

    Tu profites de l’instant. Ce soir, nuit de pleine lune d’après ta mère. Tu devras demander à dormir dans le cachot. Tu n’aimes pas cela, mais tant que le loup n’est pas contrôlé, tu ne veux pas prendre de risques.

 

    Avec la méditation et la potion, tu es plus sereine. Tu contrôles tes colères et tes émotions. Ou du moins, tu tentes de le faire. Mais, parfois, quand les injustices sont trop grandes. Le loup se glisse pour accentuer le tout.

 

    En y repensant, tu prends une nouvelle inspiration. Il faut encore travailler. Tu le sais. Il faudra du temps et de la patience. Mais un jour, tu le sais, tu y arriveras. Tu en as l’espoir. Tu serres dans ta main, le pendentif de maman. Oui, il y a de l’espoir.

 

    Au même instant, un son vient à tes oreilles. Tu te concentres sur lui. Il se rapproche. Tu tentes de deviner son odeur. Il va vite. Tu n’as pas le temps. Il est déjà là. Sur ton épaule, collant son petit museau sur ta joue.

 

    Tu ouvres les yeux. Zip. Tu l’as nommé ainsi en souvenir de l’ami roux de maman. Il vient tous les matins te tenir compagnie. Il t’a comme adoptée. Parfois, il prend la pose pour que tu le dessines. D’autres fois, il se contente de se poser contre toi. Il n’a pas peur. Il n’a pas l’air de savoir. Ou peut-être qu’il sait. Mais il est là.

 

    Ton amitié avec ce petit est forte. Tu te demandes si quand tu quitteras l’école pour les vacances, il sera toujours là au retour. Tu te sens triste à l’avance de le laisser ici. Il a surement sa vie parmi les arbres.

 

    En attendant, tu profites de cet instant paisible. Cet instant dans ton arbre loin de tes angoisses.