Prise de conscience du loup

    Des images floues. Des actions incontrôlées. Il est là. Il est maître.

 

    La cabane n’avait pas résisté cette fois-ci. Ou plutôt la porte avait mal été fermée.

 

    Il est libre. Il sent le vent dans son pelage. Le voici qui s’approche du chalet. Il s’avance. Il suit l’odeur. Il s’acharne pour entrer. Sans succès. Il tente encore et encore. Rien n’y fait.

 

    Il contourne le lieu. Il essaye diverses entrées. Rien. Puis une odeur vient à ses narines. Une douce odeur. Il se lèche les babines. Il suit le doux parfum humain. Parfum mêlé à une touche animale. Il le traque.

 

    Il renifle l’odeur. Il avance pour la rejoindre. La faim monte en lui. Elle se fait de plus en plus forte. Elle augmente au fur et à mesure qu’il se rapproche de son futur repas. Il le sent. Il n’est plus très loin.

 

    Au détour d’un arbre, un bipède. Il se lèche de nouveau les babines. Il prend quelques secondes pour trouver ses appuis. De courtes secondes avant de sauter sur sa proie. La faisant tomber à la renverse.

 

    Elle le repousse. Réussi à se relever non sans mal. Oh douce odeur du sang. Elle vient lui chatouiller les sinus. Elle lui ouvre encore plus l’appétit. Juste un croc. Un seul petit croc. Il a tellement faim.

 

    Un bruit à ses oreilles. Suit un sifflement. Tu n’es pas totalement en retrait. Tu peux reconnaître la voix de maman. Malgré les sons qui t’attaquent, tu reconnais sa voix. Ne pas attaquer, tel est-ce que tu te répètes à l’intérieur. Tu n’as pas d’emprise. Tu ne peux rien faire. Tu cris d’arrêter, de changer de direction.

 

    Un instant de conscience avant de retourner à l’arrière-plan. L’animal part en courant. Il fonce au travers des arbres. Il les esquive rapidement. Il s’enfonce dans la forêt. Il s’éloigne…

 

    Au matin, maman t’a retrouvé loin du chalet. Elle a ramené ton petit corps épuisé à la maison. Tu as dormi deux jours de suite. Mais maman est toujours là. Des petites griffures dans le dos, mais bien vivante. Tu lui dis alors à ton réveil que tu feras ton possible pour le contrôler… Un espoir. Une lumière au milieu de la nuit.