Jour 11 : Neige
Tout est calme. Tout est doux. Tu marches tranquillement. Tu te promènes dans les rues. Tu te perds rapidement. Tu aimes découvrir. Tu aimes les surprises. Tu te trompes alors volontairement. Tu prends un chemin que tu ne connais pas. Tu avances à l’instinct.
Un coup à droite. Un coup à gauche. Tu t’éloignes de la ville. Tu arrives dans un grand parc. Ou plutôt une forêt. Tu t’enfonces doucement dans son cœur. Tu suis les fleurs. Comme si elles t’indiquaient la route. Comme si elles voulaient que tu voies quelque chose.
Au fur et à mesure, les paysages changent autour de toi. Les arbres bougent et se meuvent. Les plantes semblent chanter une mélodie. Du printemps à l’été, le soleil se fait plus fort. Les couleurs explosent autour de toi. Tu es submergée. Tu les vois t’entourer de tous les côtés. Un arc-en-ciel sur le sol. Un tourbillon multicolore dans les yeux. Tu hésites à t’arrêter, mais la curiosité en toi veut découvrir la suite.
Les couleurs s’adoucissent. L’automne fait son apparition. Les feuilles se décrochent des arbres. Elles dansent. Elles valsent. Elles forment des personnages qui partagent un moment unique. Tu te surprends à les regarder. Tu te surprends à les envier. Tu as envie de les rejoindre. Juste quelques tours sous cette pluie de feuilles si douce. Mais tu es happée par la suite. Curiosité toujours de la partie.
La teinte de la forêt change de nouveau. Les couleurs se font plus subtiles sous cette épaisse couche de blanc. Quelques touches de bleus. Quelques pétales qui résistent. Tu vois d’un coup les flocons rouler. Ils se rejoignent. Ils se fusionnent. Ils brillent. Ils tourbillonnent. Ils te fascinent. Tu les regardes faire. Tu les observes. Tu les regardes changer. Et devant bientôt, un être apparaît.
Un chapeau arrivé de nulle part se pose délicatement sur la tête de l’individu irréel. Tu l’observes. Il te salue. Tu optes pour la légère courbette. Un rire amusé et timide derrière toi. Tu te retournes. Un être de fleurs, un autre de couleurs et le dernier de feuille. Tu ne saurais les genres. Ils t’entourent. Ils te sourient. Ils s’approchent.
Tu te réveilles. Tu te demandes si cela était réel. À la vue des dessins sur ton carnet, tu continues de douter. À moins qu’un talent caché se réveille en toi quand le sommeil te tend les bras, ces coups de crayon ne sont pas les tiens. Cela restera un mystère, mais il est peut-être mieux ainsi. Trop occupé à regarder ta feuille, tu ne remarques pas par la fenêtre un petit flocon tombé en plein été.