L’Oiseau

    Un pas en avant. Un pas en arrière. Journée soleil. Nuit tonnerre. Marionnettiste en chef. Maitre des mouvements de l’être de chair. Être qui se meut aux bons vouloirs des éléments. Être un peu douteux qui voudrait aller de l’avant. Il tend le bras, mais est retenu. Il tend une jambe, il est maintenu. Il ne peut se défaire, il ne peut se soustraire. L’optimisme lui fait dire que tout ira. Le réaliste lui voit le brouillard là-bas. Le pessimiste lui il n’est pas. Il cherche le positif. Il rejette le négatif.

 

    Être de paradoxe. Il s’évade dans la musique qui l’enferme dans les souvenirs. Il tente d’oublier le passé en ayant peur de l’avenir. Il s’éloigne sans supporter d’être seul. Il se voudrait fort, mais aussi craintif que l’écureuil. Il pleure plus qu’il ne rit. Il a peur la nuit. Il voudrait se protéger. Cherche une sécurité, un pilier. Quelque chose qui ne pourrait s’effondrer. Il aimerait sortir plus souvent. Il n’est pas à l’aise avec trop de gens. Les espaces clos l’enferment. Peur de la foule qui se démène. Il ne veut pas devenir un mouton du troupeau. Il n’a plus la force de remonter le fil de l’eau. Au cinéma il arrive à pleurer, devant un film pour enfant qui fait rigoler. Trop émotif. Émotion à vif. Il cherche à se soigner. Une protection pour souffler.

 

    Alors, il écrit. Il écrit ses pensées, sans vraiment se relire… Il ne sait pas ce que cela peut donner. Le marionnettiste lâche du lest. Quelques fils déjà brisés. Peut-être tous, mais pas la pensée. Il continue de mener la danse sans même avoir un seul lien. Une pensée un souvenir il s’agrippe puis repart aussi vite. Il est tenace et non invincible. Un chemin long. Non impossible. Gardons le verre à moitié plein. Des pensées qui font du bien. Un grand coup de musique. Remède contre les idées noires. Un peu de couleur. Un peu de baume sur le cœur.

 

    Le petit être de bois doit reprendre confiance en soi. Ne pas se dénigrer. Faire des efforts cela va payer. La ballade est difficile, mais elle en vaut la peine. La montée est toujours la plus dure, mais le paysage au sommet est des plus beaux. Aller je t’attends là-haut,

 

dit l’oiseau.