Les cerisiers

    Une annonce. Une phrase. Un mot. Un blocage. Le cerveau qui n’arrive pas. Le cerveau qui ne veut pas traduire. Texte en anglais. Mais, mots qui dépassent les barrières. Émotion dans le message. Réception en plein cœur. Un coup soulagé. Un coup apeuré. Un coup triste. Ne pas savoir comment réagir.

 

    Regard vers le chat. Attrapé. Il a compris. Il ne bouge pas. Il se laisse faire. Une douce musique berce les souvenirs. Descendre maintenant pour avertir. La sensation de ne pas être dans son corps. La sensation de ne pas être à sa place. Regard sans rien dire aux autres membres familles. Compréhension.

 

    Les mots sont parfois de trop. Mais les mots aident. Les mots filent. Les mots blessent. Les mots… Les mots c’est cela que je me souviens le mieux. La voix et les mots. Les expressions et les intonations. L’effort pour parler sur le même filtre. Un vocabulaire tellement riche. L’emploi juste. Plus que juste des mots. « Je jouis d’être ici » magnifiquement représentative de l’instant et de la personne. Des mots qui en cachent d’autres. « C’est marron ? » Un son incompris. Quiproquo de la partie. Marrant et rigolo sont maintenant de nouveau acquis. Cet esprit protecteur et famille. Ce côté respectueux et présent. Petite carte de Nouvel An.

 

    Des détails. Des mots. Parfois les choses les plus simples s’ancrent.

 

    Alors, après un mot doux. Un moment sans rappel. Un moment aux portes du sommeil. Le masque. Craque. Il. Fissure. Souvenirs. Remontés. Vite. Oublier. Ne pas penser. Si. Penser. Voix. Phrase. Écho. Les pensées tournent. Les images défilent. Les sons se mêlent. Les émotions tourbillonnent. Et les larmes, elles s’affolent. La respiration ne sait plus quoi faire. Elle tente de se calmer. Mais non laisser couler. Couler les larmes. Couler les émotions. Couler les sons. Couler les images. Couler les pensées. Les laisser s’évader.

 

    Douleur du moment présent. Bonheur du souvenir de l’instant passé. Ne pas savoir comment se positionner. Ne pas savoir comment on le ressent. Juste ressentir en revivant. Coïncidence des cerisiers. Fleurs qui éclosent au départ de l’être de lumière. Beauté de l’image. Ne plus pouvoir voir ses arbres de la même manière. Mais en même temps…

 

    Pressée de pouvoir les voir. Pressée de pouvoir partager. Un couvert manquant, mais l’esprit présent omniscient. Aller vers la famille. Famille. Un mot. Encore un mot. Sang ou non, elle dépasse les frontières. Elle est entière. Elle n’a pas de langue. Elle est unique pour chacun. Elle est là.

 

    S’envoler bientôt. Sentiments ancrés. S’envoler bientôt. Moitié de famille retrouvée.

 

    Futurs moments partagés.

    Dansons avec les fleurs de cerisiers.