Jour 7 : Épuisé

    Tu danses. Tu danses dans cette grande salle. Un plancher marron, en accord avec ton nœud papillon. Des miroirs sur l’un des murs, cela t’oblige à te tenir droite. Tu fais aussi des grimaces pour faire sourire le reflet. Tu t’amuses. On dirait un enfant qui bouge avec le rythme et une amie. Vous êtes deux. Vous rigolez. La musique s’accélère. Vous tentez de la rattraper. Elle prend de l’avance, elle vous distance doucement, mais vous refusez de vous avouer vaincues. Alors les mouvements s’adaptent. Les bras s’emmêlent et se démêlent. Les pieds marquent les temps. Puis un pas glissant pour rattraper la cavalière qui tombe en tournant. Vous ne faites pas vraiment attention aux personnes autour de vous. Vous entendez la fin arriver. Encore… Un petit peu… Un petit effort… Un dernier tour et voici le final. Vous soufflez un grand coup. Elle te saute dans les bras. Un câlin bien mérité. Tu t’es bien amusée, mais tes jambes ne te portent plus. Tu es épuisée. C’était peut-être un peu trop rapide pour toi.

 

    Mais à peine posée, tu reconnais les quelques notes. Tu lances un regard dans la pièce. Ton pied droit commence à bouger sans permission, tapant le sol en accord avec les notes qui te font vibrer. La personne de la chanson n’est pas là. Tu vas pouvoir te reposer. Mais tu as peut-être pensé trop vite. Une tête vient de franchir l’encadrement de la porte. Tu la connais bien cette frimousse qui s’avance. Elle te fait signe de t’approcher. D’un air théâtral, tu signales ton envie de repos cependant ton corps te trahit. Elle mime alors une corde et t’attrape au lasso. Tu n’as plus le choix. Et malgré la fatigue qui te crie de rester calme juste le temps d’une chanson. Malgré ta conscience qui te dit qu’il serait mieux de ne pas danser de nouveau aussi vite. Tu te laisses saisir par ta nouvelle partenaire et la mélodie. Main dans la main vous dansez. Tu te reposeras plus tard. Tu ne peux pas ne pas bouger sur cette chanson. Tu tomberas peut-être d’épuisement à la suite de celle-ci ou de la suivante ou peut-être celle d’après encore. Mais tu t’amuses. Tu profites de la vie et de la musique. Tu t’éclates. Tu oublies les petits tracas. Tu t’évades le temps d’une séance de rock. Tu te dis alors que la curiosité à bien fait de te piquer il y a trois ans. Déjà trois ans que tu apprends, tu découvres, tu t’amuses dans cette salle. Tu partages. Tu ris. Tu vis tout simplement. Allez, un pas de côté, le penché, un sourire gravé…